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Chroniques, nouvelles et billets d'humeur de l'Affreux Jojo.

Adieu

Non, je ne vous annonce pas la décision saine de ne plus jamais vous revoir, malgré la vacuité unilatérale de nos échanges et la prise de conscience tardive que vous ne servez à rien.

Non, je n'annonce pas mon suicide malgré le fait que la Vie est vaine, que nous ne laisserons rien à horizon de milliards d'années, que Jennifer Connely est déjà mariée et que le prix du mètre carré des lofts à Boulogne est vraiment trop élevé.

Je n'annonce pas ma mort. J'annonce notre mort. J'annonce la fin du monde.

Voilà, c'est fait.

Demain, le large collisionneur d'hadrons (LHC) sera mis en service à Genève. Son but : unifier les grandes théories de la physique et ses forces élémentaires. Car si les couvertures de Biba, Cosmo et Jalouse nous assènent quatre fois par an des numéros « spécial maigrir » pour expliquer le « comment » du ventre plat, la Science avec un grand S, donc, n'explique toujours pas le « pourquoi » du poids. Le plus grand instrument de mesure physique jamais construit, engloutissant plus de quatre milliards d'euros, devrait mettre en évidence le Boson de Higgs. Non, il ne s'agit pas du clown vedette du nouveau cirque en ville mais d'une des plus petites particules imaginées.

Pourquoi « Boson » ? Parce que tout ce qui est petit se termine par –on (bien que je connaisse beaucoup de gros cons), que « protons » et « électrons » sont déjà utilisés par la physique classique ainsi que « gluon » par Téléchat.

Pourquoi Higgs ? Car Peter Higgs est le chercheur ayant émis l'hypothèse de son existence.

Cette particule, donc, d'après le Sciences & Vie n°1088 de mai 2008 (faut pas croire, on s'documente !) n'est rien d'autre que la pièce manquante du puzzle de la matière, la quinte flush de la physique unifiant les quatre forces fondamentales : interaction forte, faible, gravitation et force électromagnétique, Corno-fulgure et Goldorack go. D'où son nom de "Particule de Dieu". Manquante car, comme son Maître, hypothétique. Des chercheurs, certainement férus de fresques galactiques et de pizzas pâtes pan, ont imaginé des équations équilibrant des bosons W et Z, qui, comme chacun sait, sont incompatibles. Le tout conduisant à des aberrations : on n'additionne pas comme cela des tubas et des choux de Bruxelles. D'où l'introduction d'une particule glissée en catimini d'un côté de la feuille griffonnée : le… b….bbbBo... BBBBBBoho…
 
Le Boson de Higgs. Faut suivre.
 
Pour résumé, le Boson de Higgs est avant tout une cale mathématique glissée sous un signe égal. Devant cette pirouette scientifique, il y a deux choix possibles : 

- Admettre que l'on s'est trompé ;
- Construire une super-collisionneur de particules de 27 kilomètres de circonférence sous le sol Suisse afin de super-accélérer des protons, les aligner, à la dégonfle, vlaaaan, et révéler la particule promise dans un choc frontal sans ceinture libérant une énergie inégalée.

Des fans d'auto-tamponneuses haut-placés ont voté, et libéré le budget. 

Quel rapport avec la fin du monde ? A cause de l'énergie libérée justement. Des scientifiques à la réputation non moins crédibles que les autres ont déclaré dans le Courrier International du 2 avril 2008 (vraiment documenté le gars) qu'elle pourrait provoquer l'apparition… d'un trou noir sur Terre : l'aspirateur sidéral de matière qui, non content de digérer la Terre, détruirait à moyen terme le système solaire. Le bon spectateur de blogbusters américains que je suis, aimant Hulk et Star Wars, serait tenté de hurler : « Ouaaaaaaaaaaaaaaais ! », fier du paroxysme de destruction qu'atteindrait l'Homme. Seulement, les scientifiques homologues pro-collisions répondent dans le même numéro du Courrier :
« c'est peu probable ».
 
Ah.

Ah. Voilà qui est rassurant, tout va bien alors.
 
Hum.
 
Après enquête, les mini-trous noirs engendrés ne devraient pas être stables. Et au pire, voire au mieux, la Suisse seule serait balayée.

Demain, nous saurons. En attendant, j'ai bien l'intention de profiter à fond des dernières miettes de bonheur que peut m'offrir cette vie : je vais de ce pas regarder une dernière fois le Baiser Mortel du Dragon en tétant une petite Desperado.

Ne vous faites pas d'illusion. Si nous survivons aux Suisses et leurs trous noirs, nous périrons bientôt sous le Soleil de Provence : le projet de fusion nucléaire ITER, d'origine soviétique et construit en région PACA, pourrait bien nous surprendre en retour de volée d'ici 2016 ; car non maîtrisé, il génèrerait pas moins qu'un nouveau Soleil sur Terre. C'est un fait reconnu, s'il est une chose que les Sovétiques savent bien maîtriser, c'est leurs programmes de centrales énergétiques.

Mais ceci est une autre histoire… et qui vivra mourra.

En attendant, regardez
plutôt.

 
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C
si seulement l'espece humaine ô combien non viable mettait fin à cette farce ridicule qu'est son existance ... la je suis sur la serie the wire ... a la fin de chaque saison j'ai envie de vitrifier baltimore ....
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P
Ca fait plaisir de te lire, comme d'hab'. Même si c'est pour si peu de temps.
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